État des écosystèmes aquatiques
Etat des eaux littorales
(Sources : Extraits des bulletins mensuels édités par l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques -ONEMA, Délégation interrégional Centre et Poitou-Charentes)
Dans leurs bulletins d’information, les services de l’ONEMA précisent :
« Aucun des 4 départements de la région Poitou-Charentes n’a officiellement déclenché le ROCA.
Le Service Départemental de la Vienne a réalisé sur sa propre initiative une campagne afin de préparer le comité de suivi des étiages du 26 mars à la préfecture. Sur 30 points d’observation, 26 étaient en écoulement visible acceptable, 4 en écoulement visible faible. La valeur de l’indice ROCA était de 9.5 sur 10 (pour mémoire, au 31 mars 2009, elle était de 9.9).
La situation hydrologique qui s’était globalement améliorée avec les pluies automnales de novembre et décembre 2009, avait poursuivi cette évolution en janvier-février 2010, avec un début de connexion des annexes et de recharge des zones humides, encore insuffisantes pour assurer une bonne accessibilité des frayères aux géniteurs brochets.
Si, les niveaux des cours d’eau ont été « corrects » en mars, le déficit de pluviométrie en avril a entraîné une diminution des débits et provoqué le plus souvent la déconnexion rapide des cours d’eau et de leurs annexes hydrauliques et n’ont pas permis la submersion durable des zones de frayères. L’effondrement brutal des débits risque de compromettre l’accès aux cours d’eau des juvéniles.
Les déplacements des aloses apparaissent précoces cette année ; et les effectifs de cette espèce et des lamproies marines comptabilisés dans les chambres de vision de Châtellerault et Descartes sont encourageant par rapport à 2009, même s’ils sont bien inférieurs à 2007 et 2008. »
« Aucun des départements n’a officiellement déclenché le ROCA au cours du premier semestre 2010.[…]
La première campagne RDOE 2010 a été lancée fin juin. […]
Dans le département de la Vienne, le secteur qui apparaît le plus touché par l’étiage est encore une fois le Sud-Est où les réserves en eau sont inexistantes, les écoulements se font sur des supports granitiques et les écoulements sont perturbés par la présence de nombreux plans d’eau. La situation pourrait devenir rapidement préoccupante en l’absence de pluie significative et si les températures caniculaires persistaient. »
Nombres de stations RDOE en rupture d’écoulement et assec _ Campagnes de fin juin 2009 et fin juin2010
Département | Nb stations | Rupture en 2009 | Rupture en 2010 | Assec en 2009 | Assec en 2010 |
Charente | 73 | 4 | - | 1 | 0 |
Charente-Maritime | 101 | 5 | 13 | 12 | 12 |
Deux-Sèvres | 70 | 6 | 2 | 12 | 10 |
Vienne | 168 | 5 | 5 | 5 | 7 |
Estimation (en km) du linéaire de cours d’eau asséchés (fin juin) en Charente, Vienne et Deux-Sèvres.
Département | Nb stations | Juin 05 | Juin 06 | Juin 07 | Juin 08 | Juin 09 | Juin 10 |
Charente | 73 | 48 | 70 | 36 | 43 | - | - |
Deux-Sèvres | 70 | 344 | 223 | 92.7 | 19.5 | 158 | 126 |
Vienne | 168 | 151 | 61 | 5 | 5 | 35 | 43 |
« Globalement, la situation s’est dégradée rapidement entre le mois de juin et juillet. En août il y a poursuite de la progression des assecs, de façon moins marquée en fin de mois pour les départements des Deux-Sèvres et de la Vienne (début août les températures ont été inférieures à la normale avec un déficit pluviométrique et la pluie est apparue après le 20 août) Dans le département de la Vienne, ce sont à nouveau les cours d’eau du Sud-Est du département qui sont les plus impactés par l’étiage malgré une pression d’irrigation assez faible mais avec une forte présence d’étangs.
-* Département de la Charente.
Département 16. Comparaison des kilomètres d’assec lors des campagnes de fin août de 2005 à 2010
- | Août 2005 | Août 2006 | Août 2007 | Août 2008 | Août 2009 | Août 2010 |
Ecoulement | 19 | 19 | 59 | 15 | 8 | 0 |
Ecoulement faible | 27 | 42 | ||||
Ecoulement interrompu | 11 | 29 | 10 | 25 | 5 | 11 |
Assec | 44 | 25 | 4 | 5 | 31 | 20 |
Km d’assec | 501 | 495 | 70 | 381 | 119 | 127 |
Rappel : en 2007, les débits étaient restés comparables à ceux des années dites « normales » et globalement supérieurs à ceux des années précédentes (la pluviométrie était restée supérieure aux normales saisonnières depuis le mois de mai avec une tendance à la diminution en septembre).
Les linéaires d’assec sont en 2010 très proches de ceux de 2009 pour le département de la Charente.
Des assèchements de cours d’eau sont constatés sur l’ensemble des bassins. Des mortalités de truite fario sur la plupart des premières catégories ont été observées. Les niveaux des cours d’eau sont descendus très rapidement depuis début juillet.
-* Département de la Charente-Maritime.
Département 17. Comparaison des kilomètres d’assec lors des campagnes de fin août de 2005 à 2010
- | Août 2005 | Août 2006 | Août 2007 | Août 2008 | Août 2009 | Août 2010 |
Ecoulement | 21 | 12 | 79 | 53 | 12 | 9 |
Ecoulement faible | 23 | 24 | ||||
Ecoulement interrompu | 17 | 39 | 11 | 27 | 21 | 22 |
Assec | 62 | 49 | 10 | 20 | 44 | 45 |
Situation très voisine de 2009 en Charente-Maritime.
-* Département des Deux-Sèvres.
Département 79. Comparaison des kilomètres d’assec lors des campagnes de fin août de 2005 à 2010
- | Août 2005 | Août 2006 | Août 2007 | Août 2008 | Août 2009 | Août 2010 |
Ecoulement | 16 | 30 | 55 | 49 | 42 | 3 |
Ecoulement faible | 30 | |||||
Ecoulement interrompu | 3 | 3 | 2 | 7 | 11 | 7 |
Assec | 51 | 36 | 13 | 14 | 20 | 30 |
Km d’assec | 558 | 390 | 158 | 169 | 480 | 330 |
-* Département de la Vienne.
Département 86. Comparaison des kilomètres d’assec lors des campagnes de fin août de 2005 à 2010
- | Août 2005 | Août 2006 | Août 2007 | Août 2008 | Août 2009 | Août 2010 |
Ecoulement | 45 | 89 | 146 | 119 | 67 | 87 |
Ecoulement faible | 63* | 40 | 17 | 35 | 56 | 54 |
Ecoulement interrompu | 18 | 11 | 2 | 7 | 15 | 10 |
Assec | 42 | 28 | 3 | 7 | 30 | 17 |
Km d’assec | 304 | 180 | 15 | 52 | 215 | 115 |
* A l’époque, sur les données terrain, la brigade de la Vienne faisait ressortir, au moins en interne, des écoulements supérieurs, normaux ou inférieurs à la période. Par extrapolation les écoulements inférieurs à la normale sont assimilés à un écoulement faible.
Fin août, en raison d’orages ponctuels, la situation apparait meilleure qu’en 2006, année où ce n’est qu’en septembre que les épisodes pluvieux avaient apporté une amélioration sensible sur la plupart des affluents asséchés pendant l’été.
La baisse « drastique » des précipitations en avril et les températures élevées avaient déclenché plus ou moins tôt les prélèvements à des fins agricoles pour l’irrigation des cultures dans certains départements. La baisse des débits s’est poursuivie en mai, rendant préoccupante la situation.
Les orages au cours des premières semaines de juin avaient « atténué » les problèmes, permettant parfois même localement la recharge de certaines petites nappes d’accompagnement.
Puis, en raison de la diminution rapide des débits des cours d’eau (déficit pluviométrique associé au vent et à la chaleur), la situation s’est dégradée rapidement entre le mois de juin et juillet et le ROCA a été activé dans plusieurs départements (en Charente et Deux-Sèvres) au cours de l’été.
En août il y a eu une poursuite de la progression des assecs, plus ou moins marquée, la pluviométrie ayant été inégalement répartie. »
L’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques réalise un état des points de suivi des Réseaux Départementaux d’Observation des Ecoulements (RDOE) en Poitou-Charentes depuis le début de l’étiage, à chaque fin de mois. Ci-dessous, sont présentées les cartes de synthèse des différents campagnes de l’étiage 2010.
En attente de données pour le mois de septembre
Sources : Informations fournies par l’IFREMER et en particulier le Laboratoire-Environnement â€" Ressources des Pertuis Charentais. Extraits des BULLDOSERs - Bulletin des Données de la Surveillance de l’Environnement et des Ressources
En vue de caractériser l’état et l’évolution des eaux littorales et des milieux marins, différents paramètres sont étudiés tels que :
• Des paramètres physico-chimiques : température et salinité (1)
• Des paramètres biologiques : qualité trophique du milieu et abondance de certaines espèces animales
_ ->Études de la chlorophylle et du phytoplancton (2)
(1) La salinité est un marqueur du mélange eau douce/eau salée ; elle est alors fonction des apports en eau douce provenant des estuaires, sur le littoral charentais, ainsi que du cycle des marées.
Il est à noter que la température (symbolisant les échanges atmosphère-océan) associée à la salinité sont les deux facteurs majoritaires conditionnant le développement des espèces animales exploitées (huîtres …)
(2) Une partie des éléments nutritifs utilisés pour le développement du phytoplancton, servant lui-même à nourrir les espèces animales des eaux littorales telles que les huîtres ou les moules par exemple, est contenue dans les eaux douces continentales arrivant au littoral. Ainsi, l’étude du phytoplancton et de la chlorophylle (renseignant de l’état de la ressource alimentaire) est primordiale en vue de suivre l’état de la conchyliculture à l’échelle du littoral charentais.
Le bulletin BULLDOSER présente régulièrement un état des lieux de la situation hydrologique des Pertuis Charentais et des éléments d’évolution des ressources conchylicoles. Dans leurs bulletins d’information, l’IFREMER précise les éléments suivants :
Les températures mesurées en mai sont globalement basses pour la saison, marquées par des valeurs particulièrement faibles du 5 au 20 mai, avec des minimas proches de 12°C.
Puis elles se sont maintenues autour de la médiane durant la période d’étiage.
Des variations locales sont observées : globalement supérieures (environ 1°C) en juillet sur le sud des pertuis, et inférieures en août sur le pertuis breton (1°C en moyenne mensuelle avec des minimums ponctuels proches des valeurs exceptionnelles).
La dynamique de refroidissement en septembre suit également la tendance interannuelle.
Les mesures de salinité sont élevées pour la saison, voire exceptionnellement élevées en mai et en septembre au sein du pertuis Breton (maximum relevé voisin de 35).
D’importantes efflorescences algales sont observées courant mai sur l’ensemble des pertuis. Les dénombrements phytoplantoniques signalent des quantités algales supérieures à celles généralement mesurées en cette saison, notamment sur le bassin de Marennes Oléron.
Puis l’activité phytoplanctonique est restée faible en juin et juillet pour la période.
En août et septembre, l’activité phytoplanctonique présente des différences nord-sud importantes : sur le Pertuis Breton, les indicateurs de biomasse chlorophyllienne sont faibles pour la période contrairement au sud (pertuis Antioche et Bassin de Marennes Oléron).
Les dénombrements phytoplanctoniques montrent en septembre que la faible production primaire du nord (Eperon) s’inscrit bien dans la dynamique historique saisonnière.
La dynamique de croissance observée depuis avril s’essouffle courant mai : les valeurs de poids de chair sèche se stabilisent en seconde partie de mois. Les animaux suivis sur le banc d’Agnas ne présentent pas de mortalité significative.
En juin, juillet, l’activité phytoplanctonique est faible pour la période ; les quantités de cellules sont en dessous de celles généralement dénombrées en cette période, l’évolution du poids de chair sèche est très faible voire non significatif. Le taux de survie se maintient avec moins de 5 % de mortalité depuis le début de la campagne 2010 (sur un lot d’huîtres de 18 mois).
Le mois d’août est marqué par une perte importante de poids chair sèche (proportionnellement au poids de départ) des huîtres suivies sur le banc d’Agnas, symbolisant "la ponte principale" du millésime 2010. Ce phénomène est observé la semaine 32 (entre le 9 et le 12 août).
De faibles mortalités sont enregistrées sur les animaux adultes suivis (proche de 2 %) portant ainsi le taux de survie à environ 94 % depuis la mise à l’eau.
Le mois de septembre est caractérisé par une croissance en chair exceptionnelle à cette période de l’année. En effet, un gain de poids de chair sèche proche de 20% sur une quinzaine de jour est observé.