État des eaux souterraines
Volumes disponibles aux principaux barrages
Hydrologie
Zoom sur la centrale nucléaire de Civaux
Secteur Région Poitou-Charentes
Sources : Conseil Régional Poitou-Charentes, Traitement Observatoire Régional de l’Environnement
Dans l’analyse qui suit, la moyenne mensuelle interannuelle est calculée par rapport aux chroniques historiques et une enveloppe correspondant à 5 % du battement de la nappe lui est appliquée.
Rappelons que la moyenne interannuelle est calculée d’après un historique de mesures qui est propre à chaque piézomètre et fonction de l’année de sa mise en service, et que cette moyenne est, par conséquent, influencée par les prélèvements.
Le début de l’année hydrologique 2010-2011 est marqué par une situation globalement défavorable à l’échelle de la région. En effet, près des trois quarts des piézomètres ont montré des niveaux inférieurs à la moyenne interannuelle voire inférieurs au minimum pour certains, en octobre et en novembre.
Lié au bilan bénéficiaire des précipitations aux mois de novembre et décembre, la situation des nappes s’est par la suite améliorée, à partir de décembre. On observe alors environ 70 % des piézomètres présentant des niveaux égaux ou supérieurs à la moyenne. En janvier, la situation s’est dégradée, dû aux déficits de pluviométrie du début 2011 (environ 40% des piézomètres inférieurs à la moyenne).
Avec les faibles précipitations de février et mars, la recharge des nappes a été limitée. L’évolution constatée en janvier se poursuit, le nombre de piézomètres affichant des niveaux inférieurs à la moyenne augmente. C’est ainsi qu’en mars, la situation est nettement défavorable avec près de 80 % de piézomètres inférieurs à la moyenne interannuelle.
En conclusion, la situation à fin mars 2011 est plus défavorable que celles des deux années précédentes. Excepté l’année 2005 qui fut exceptionnellement sèche, la situation piézométrique précédant l’étiage 2011 se présente comme la plus difficile depuis 2003.
Secteur Sud Vendée Marais Poitevin
(Source : Observatoire Eau Vendée)
Rappelons que les niveaux moyens sont calculés d’après un historique de mesures qui est propre à chaque piézomètre et fonction de l’année de sa mise en service, et qu’ils sont, par conséquent, influencés par les prélèvements.
Le niveau des nappes du secteur sud Vendée â€" Marais Poitevin se situe globalement en-dessous des niveaux moyens depuis le mois d’octobre 2010.
Les épisodes pluvieux intervenus aux mois de novembre et décembre ont cependant fait nettement augmenter les niveaux piézométriques. On notera d’ailleurs le plus haut niveau enregistré depuis 1990 pour la station située à Benet fin décembre.
Alors légèrement supérieurs à la moyenne à la fin de l’année 2010, les niveaux vont baisser régulièrement jusqu’à atteindre, en mars 2011, des valeurs légèrement inférieures aux moyennes pour la même période.
(Sources : Compagnie d’Aménagement des Eaux des Deux-Sèvres (CAEDS) et Institution du Fleuve Charente)
Dans les Deux-Sèvres :
Volumes en augmentation depuis octobre :
- importante hausse en décembre
- moins marquée mais constante jusqu’à janvier
- très légère de février à mars
Fin mars, aucun des deux barrages n’est rempli à 100 % :
- 96 % pour le Cébron, niveau correct en comparaison avec les années précédentes.
- 88 % pour la Touche Poupard, en diminution de 12% par rapport aux trois années précédentes.
En Charente :
Les deux barrages en octobre étaient quasiment vides. On observe par la suite une augmentation relativement constante.
Fin mars, aucun des deux barrages n’est rempli :
- 74 % pour Mas Chaban, niveau très inférieur aux années précédentes.
- 39 % pour Lavaud, niveau critique et largement inférieur aux précédentes années
Le barrage de la Touche Poupard, situé en amont de la Sèvre Niortaise sur le Chambon, assure plusieurs usages :
(1) réserve en eau potable (7 Mm3/an) ;
(2) débit réserve et soutien d’étiage (5 Mm3/an) ;
(3) irrigation (3 Mm3/an).
Son taux de 2010 s’élevait seulement à 32 % en Octobre. On observe une légère augmentation en novembre puis deux hausses significatives en décembre et janvier, faisant alors doubler le taux de remplissage (atteignant 82 %). Fin mars 2011, il est simplement rempli à 88 %.
Le Cébron qui est un barrage situé en amont du Thouet, assure les mêmes usages que celui de la Touche Poupard et sensiblement dans les mêmes proportions. Egalement faiblement rempli en octobre (42 %), son remplissage suit la même évolution que celui cité précédemment mais arrive, fin mars, à un taux de remplissage correct s’élevant à 96 %.
En ce qui concerne les barrages de Mas Chaban et Lavaud, situés en amont de la Charente, on notera la même évolution que les retenues des Deux-Sèvres, mais à des taux de remplissage nettement inférieurs. En effet, les deux réserves sont presque vides en octobre 2010 (respectivement 10 et 3 %), et n’ont pu être remplies cet hiver (74 et 39 % en mars 2011).
- Capacité des barrages : Touche Poupard : 15 Mm3 ; Cébron-Puy Terrier : 11,5 Mm3.
- Capacité des barrages : Lavaud : 10 Mm3 ; dont volume utile : 9 Mm3 ; Mas Chaban : 14,2 Mm3 ; dont volume utile : 13,4 Mm3.
En conclusion : dû à l’étiage 2010 marqué et son prolongement au début de l’automne, les taux de remplissage en octobre étaient faibles, et généralement inférieurs à ceux observés ces dernières années pour la même période. De plus, la région a connu un déficit de pluies au cours de l’hiver. Par conséquence, avant l’étiage 2011, aucune des quatre retenues n’est remplie à 100 %. La situation est critique en Charente mais reste néanmoins correcte pour les Deux-Sèvres
(Sources : Services de Prévision des Crues Littoral Atlantique, Vienne Thouet et Dordogne, DREAL Pays de la Loire et Banque hydrologique)
En octobre 2010, la situation est équivalente à celle de 2009 à l’échelle de la région Poitou-Charentes et du Marais Poitevin avec une situation d’étiage qui se prolonge à l’automne.
En effet, la situation hydrologique du mois d’octobre était semblable à celle du mois de septembre : les débits mesurés sont restés proches à inférieurs du débit mensuel interannuel quinquennal sec sur la majorité des stations. Puis, on notera en novembre, une certaine amélioration plus ou moins marquée selon les stations.
En conséquence des précipitations intenses tombées au mois de décembre 2010, les hausses de débit sont les plus significatives, avec deux pics nettement marqués pour l’ensemble des stations. Durant ce mois, les débits moyens journaliers sont globalement supérieurs à ceux observés l’année précédente et également supérieurs au débit médian.
Du fait des faibles précipitations en 2011, la situation se dégrade constamment, les valeurs des débits journaliers repassent en-dessous de ceux observés l’année précédente, et en-dessous du débit médian courant janvier. Cette situation perdure jusqu’au mois de mars où l’écart avec l’année précédente est parfois très important (pour la Sèvre Niortaise notamment).
En mars, la situation hydrologique est préoccupante car les débits observés sont proches à inférieurs au débit mensuel interannuel quinquennal sec. Les débits mesurés sur la Sèvre Niortaise, à la Tiffardière, ont notamment déjà atteint la valeur seuil du Débit de Crise (DCR).
Synthèse par station :
La centrale de Civaux est située sur le bassin de la Vienne, entre les stations débitmétriques de Lussac-les-Châteaux (amont) et de Cubord (aval).
Pour assurer son fonctionnement et en particulier le refroidissement de ces réacteurs, celle-ci prélève de l’eau dans la Vienne.
C’est la station de Cubord qui fait office de station débitmétrique de référence pour le suivi du fonctionnement de la Centrale. Selon l’Autorité de Sûreté Nucléaire (Décision n°2009-DC-0138 du 2 juin 2009), « l’exploitant de la centrale prend toutes les dispositions pour garantir un débit moyen journalier minimum en Vienne à l’aval du rejet de la centrale supérieur à 10 m3/s ». Le débit maximum pouvant être prélevé par la centrale dans le fleuve est de 6 m3/s. Ainsi, pour que ces conditions soient réunies, il faut s’assurer que le débit de la Vienne soit supérieur à 16 m3/s en amont de la centrale.
En outre, les conditions de rejet font l’objet d’une réglementation imposant un débit minimal de 30 m3/s pour effectuer des rejets chimiques occasionnels comme la chloration massive des circuits CRF par injection d’hypochlorite de sodium. Les rejets d’effluents radioactifs liquides sont quant à eux autorisés lorsque le débit de la Vienne mesuré à Cubord est compris entre 20 et 400 m3/s. Toutefois lorsque le débit de la Vienne est compris entre 20 et 27 m3/s, les rejets donnent lieu à une information de l’ASN. La production des effluents doit alors être réduite au strict minimum.
Ne disposant pas des données débits de la Vienne à Cubord, on peut estimer que le débit à la station de Cubord est supérieur à 10 m3/s en aval de la centrale si la station de Lussac-les-Châteaux, située en amont du site nucléaire, indique un débit supérieur à environ 16 m3/s.
D’octobre 2010 à mars 2011, les débits de la Vienne sont parfois inférieurs aux seuils de rejets chimiques et radioactifs. Ce fût le cas globalement pour le mois d’octobre et ponctuellement en novembre, février et mars.
seuil rejets chimiques (30m3/s) | 27 | 6 | 1 | 8 | 42 |
seuil rejets radioactifs (27m3/s) | 19 | 6 | 0 | 5 | 30 |
seuil prélèvements eau (16 m3/s) | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |